Pour la neuvième année consécutive, Santé Publique France lance la campagne MoisSansTabac en France, inspirée d’une campagne de prévention du tabagisme anglo-saxonne Stoptober. L’objectif principal de la campagne est d’augmenter la proportion de fumeurs s’engageant dans une tentative d’arrêt ; un fumeur ayant cinq fois plus de chances d’arrêter définitivement après 28 jours d’arrêt.
Positif et collectif, renouvelé chaque année, le Mois sans tabac permet d’accompagner les fumeurs à s’inscrire dans une démarche d’arrêt durant tout le mois de novembre.
Zoom sur le tabagisme et l’activité physique
L’activité physique (AP), bien qu’elle ne garantisse pas l’abstinence tabagique, est considérée comme un soutien complémentaire dans le sevrage. Elle contribue à la préparation, à l’arrêt, et au maintien de l’abstinence, tout en offrant des bénéfices significatifs pour la réduction du craving et l’amélioration du bien-être général.
Selon, une revue systématique de Cochrane actualisée en 2019, les études sur l’AP comme aide au sevrage sont hétérogènes et ne permettent pas de conclure de manière définitive à un bénéfice sur l’abstinence tabagique. Elle indique qu’aucune preuve formelle ne soutient l’idée que l’ajout d’exercices améliore l’abstinence.
Néanmoins, l’AP semble avoir un effet positif à court terme. Une méta-analyse de 2023 révèle que l’exercice réduit efficacement le craving (envie de fumer) et certains symptômes de sevrage, comme l’anxiété et la mauvaise humeur. De plus, l’AP aide à limiter la prise de poids, un problème fréquent après l’arrêt du tabac.
Une idée fausse courante est que l’activité physique pourrait compenser les effets néfastes du tabac, une croyance alimentée par d’anciens messages publicitaires de l’industrie du tabac. Il est pourtant reconnu que le tabagisme impacte négativement la performance sportive. Fumer réduit la capacité pulmonaire, affecte l’endurance et ralentit la récupération après l’effort, diminuant ainsi la performance physique des fumeurs par rapport aux non-fumeurs. Pour ceux qui pratiquent un sport, arrêter de fumer peut donc améliorer significativement leurs performances.
Bien que l’activité physique ne puisse pas assurer un arrêt définitif du tabac, elle aide à mieux gérer les symptômes de sevrage et à réduire les impacts négatifs du tabagisme sur la santé et la performance sportive.
🔎 L’activité physique un soutien inattendu pour arrêter de fumer. Québec sans tabac, avril 2024
L’activité physique un soutien pour arrêter de fumer, en effet elle permet de réduire le craving ou fortes envies de fumer, mais également de prévenir la prise de poids ou encore de réduire le stress.
🔎 Arrêter de fumer par le sport : la Ville de Paris et l’Institut national du cancer lancent un programme en partenariat. Ville de Paris et Institut national du cancer, 2024.
La Ville de Paris et l’Institut national du cancer lancent un programme visant à aider les fumeurs à arrêter le tabac grâce à une activité physique adaptée. Ce programme cible les personnes ayant une consommation régulière de tabac et souhaitant arrêter. Les bienfaits attendus incluent la réduction des envies compulsives de fumer, l’amélioration de la condition physique et du bien-être mental. 50 à 60 participants seront sélectionnés pour suivre des séances de sport sur prescription médicale pendant 6 mois, avec un suivi continu pour évaluer les progrès et adapter l’accompagnement si nécessaire.
🔎 Exercise interventions for smoking cessation. The Cochrane database of systematic reviews, Ussher, M., Faulkner, G., Angus, K., Hartmann-Boyce, J., & Taylor, A. 2019.
Il n’est pas prouvé que pratiquer une activité physique en parallèle du sevrage tabagique améliore l’abstinence.Cependant,les données sont insuffisantes pour évaluer s’il existe un bénéfice modeste.
🔎 Sport et tabagisme : handicap et liaison dangereuse . Fédération Française de Cardiologie, Pr Daniel Thomas. 2018.
L’article explore la relation complexe entre le tabagisme et le sport, illustrant les dangers souvent sous-estimés du tabagisme chez les sportifs. Bien que la prévalence du tabagisme soit généralement plus faible chez les sportifs, de nombreux athlètes, en particulier dans les sports collectifs, continuent de fumer. Une idée fausse courante est que l’activité physique pourrait compenser les effets néfastes du tabac, une croyance alimentée par d’anciens messages publicitaires de l’industrie du tabac. Cependant, le tabagisme compromet gravement la performance sportive en limitant l’apport en oxygène nécessaire aux muscles, affectant ainsi les capacités pulmonaires, sanguines et cardiaques. Le monoxyde de carbone, en particulier, réduit l’efficacité de l’hémoglobine à transporter l’oxygène, aggravant ainsi les performances athlétiques.